[Rp]Avant j'avais dix ans, mais ça, c'était avant.

Onze ans tout juste, le port de tête gracieux et les petites chausses venaient jouer d'une entraînante musique sur le parquet, celle de la joie procurée par une surprise. Elle y avait regardé à deux fois avant de sortir du château, chercher ce poney tant attendu, celui dont au moins une fois les petites filles rêvèrent. Mais la surprise ne fût pas à la hauteur, la moue boudeuse et les mains jointes, un lent balancier des épaules... Elle aurait presque réussi à faire couler une larme si elle n'avait pas été apprise à la maîtrise de ses émotions.

La surprise serait bien plus belle lui avait-on assuré et c'est le coeur battant, si vite qu'il aurait pu rompre l'entendement qu'elle monta à bord de la voiture. L'impatience était à peine perceptible mais sous les jupons les petites jambes tremblèrent plus d'une fois au rythme des sabots battant les pavés des chevaux lancés au galop.

"Sommes nous bientôt arrivés ? C'est encore loin ? Dites cela n'est pas un mais deux poneys ?"

Battant des cils, les yeux grands ouverts les enfants avaient cela d'offrir aux adultes la fraîche innocence de leurs jeunes années. Les joues délicatement peintes de rose et le sourire heureux d'une toute jeune femme alors qu'elle tentait par tous les moyens d'obtenir de son accompagnatrice Suzanne quelques indices et que sondant les iris pâle de la petite rondouillarde elle en fut persuadé : elle aussi était tout aussi impatiente.

"Nous y voilà, vous devez patienter, nous sommes dans un atelier de confection et quelqu'un viendra bientôt."

Bientôt, bientôt... Dans la tête d'une enfant ça pouvait résumer à des heures... Et des heures à attendre pour une jeune fille cela relevait de l'impossible. Elle regretta alors de ne pas avoir Heilwige ou Antioco pour passer le temps et jouer avec elle. Il lui restait néanmoins son grand ruban qu'elle utilisait en cours de danse et c'est ainsi qu'elle se lança dans une représentation pour Suzanne. Les chevilles agiles et les poignets délicats s'appliquant à rendre ces quelques ronds de jambes les plus gracieux possibles.

L'Atelier était plutôt calme ces derniers temps, et la jeune fille n'avait pas grand chose à faire de ses journées. Les inventaires avaient été faits, elle tournait un peu en rond. Elle étouffait justement un bâillement, quand le bruits de chevaux, indicateurs de nouveaux arrivants, se firent entendre.

Bientôt suivi par l'entrée d'une dame accompagnant une toute jeune fille, d'une dizaine d'année environ. Bondissant du siège où elle était confortablement installée, elle se porta à leur rencontre.

Bonjour à vous, et bienvenue chez D.E.C.O. Je suis Eulalie, hôtesse d'accueil icelieu. Puis-je vous renseigner?

Et la petite de passer devant Suzanne. Bien que celle-ci eut levé l'index et ouvert les lèvres pour rappeler à l'ordre la petite, il était trop tard. Se fendant d'une élégante révérence à l'égard de la jeune femme qui venait les accueillir, joignant les mains redevenue bien droite et d'une petite voix :

"Bonjour je suis Florence de Sparte et..."

Suzanne avait pressé le pas, reprit la main de Florence, la réprimandant d'un regard... Mais où donc étaient passées ses manières ? Cependant elle ne pouvait pas rester bien longtemps fâchée et lui sourit ne lâchant pas la main pour autant, il suffisait d'une seconde et l'on aurait pu perdre la jeune fille dans l'établissement. Imaginez alors le calvaire en lequel se serait transformée la journée de la pauvre nourrice.

"Bonjour, je suis Suzanne, merci pour votre accueil, je veille sur elle pour la journée. Cette jeune demoiselle vient d'avoir onze ans et elle va donc recevoir un cadeau sur mesure pour l'évènement de la part de son parrain."

Elle leur adressa un sourire entendu et rassurant.

Et bien vous êtes au bon endroit pour cela. Avez vous déjà une idée de modèle ou souhaitez vous parcourir nos différents catalogues?

"Etant donné que c'est son parrain qui lui offre je crois qu'il a déjà choisi un modèle, d'ailleurs il devait nous rejoindre, peut être n'est-il plus très loin. Pensez vous qu'une couturière pourrait nous recevoir afin que nous puissions commencer à prendre les mesures ? Pardonnez moi je ne sais pas comment tout cela fonctionne, je suis nouvelle au service de Ma dame, c'est la première fois que j'accompagne Florence au dehors."

Un brin de nervosité pouvait se lire sur le visage de Suzanne qui ne semblait plus si à l'aise tout à coup. Serrant entre ses doigts la petite main pour se re-contenancer, lui sourire et reporter son attention sur Eulalie.

"Vous savez les fillettes ça ne reste pas en place très longtemps et celle-ci ne déroge pas à la règle, bien au contraire". Affirma t-elle sur le ton de la confidence.

L'Hypsoline n'était jamais très loin pour les bêtises et ses oreilles traînaient parfois sans le vouloir. Tenant la main de sa nourrice à gauche et pendue à ses jupes de la droite, commençant à s'impatienter. Oui nous y sommes, et la suite donc ? A moitié sautillante et d'une voix presque mielleuse questionnant la jeune femme ?

"Nous sommes arrivées dites ? On fait quoi maintenant ?
Et c'est encore long ?
Et où sont Antioco et Heilwige ?
Est-ce qu'on ira au verger après ?
Et j'aurais un poney aussi ?"

Pour ce qui est des mesures, je peux m'en charger moi même, et je transmettrais ensuite aux couturières. Cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Préférez vous attendre son parrain ou voulez vous commencer dès à présent?

"Ah pardonnez moi." Et sortant de sa petite besace de cuir les quelques esquisses. "Je crois qu'il s'était tourné sur ce modèle là, la robe rose."

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"Le parrain ne devrait pas tarder (sinon il va se faire fouetter) nous pouvons tout de même commencer sans lui, il nous rejoindra lorsqu'il le pourra."

Se penche sur les esquisses, prend quelques notes sur un carnet qu'elle sort d'une des poches de son tablier, puis s'adresse de nouveau à Suzanne.

C'est un très joli modèle. En rose, donc? Je vais commencer à prendre les mesures de cette jeune fille. Puis-je vous demander tout de même qui est le parrain, peut-être est il déjà venu chez nous?

Puis, s'adressant à la jeune Florence cette fois.

Je crois qu'en effet, cette surprise va te plaire. Mais pour cela, j'aurais besoin que tu fasse quelque chose pour moi s'il te plait. Veux tu bien lever les bras comme ceci?

Lui montre la position, les bras écartés, bien perpendiculaire au corps, au niveau des épaules. Puis sortant, un bout de ficelle, elle commence à prendre des mesures.

Spoiler:

Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 26/08/2012

Le vieux parrain en question de faire son entrée.

Et bien évidemment, politesse obligeait, de saluer les trois jeunes femmes présentes.

Adishatz a tots. Je pense, à la vue du minois spartiate, ne pas m'estre trompé d'endroit fit-il avec un sourire qui se voulait plaisantin. Je suis Sa Grasce Riwenn de Castel Vilar de La Duranxie, Duc de Tartas, Coms de Pardiac et de Gaure, Baron de Montespan et de l'Isle, Senhor de Cazarilh.

Le reste viendrait en son temps.

C'était bien la première fois qu'elle entendait un nom avec autant de rallonges. Mais l'Atelier avait vu passer nombres de nobles et elle essaya de na pas se montrer trop impressionner. Faisant une révérence de circonstance au nouveau venu:

Bienvenu Votre Grâce. J'étais en train de prendre les mesures de votre filleule.

Elle se tenait droite les bras à l'horizontale comme les funambules. Sage. Mais lorsqu'elle vit son parrain et qu'une joie intense vînt se couler en son coeur elle s'échappa quelques instants pour venir l'étreindre.

"Parrain !"

Le sourire aux lèvres et le ton des plus enjoués. Mais elle n'en oublia pas la couturière et revînt sagement quelques pas en arrière reprendre la même posture qu'il y avait quelques minutes.

"Je suis si heureuse de vous voir ! Grazie* pour ce cadeau !"

* Merci
Qu'est ce que vous entendez par mensuration ?

Elle sourit devant le sérieux avec lequel la jeune fille se prêtait à l'exercice. Dès qu'elle eut salué son parrain, elle revint sagement reprendre la pose, ce qui permit la jeune Eulalie de finir de prendre ses mesures.

Voila qui est fait. Vous pouvez baisser le bras à présent. Je vais aller présenter le croquis aux couturières, et revient vers vous au plus vite. Sauf si vous avez d'autres questions, Messire?

Spoiler:

"Voilà Florence, tu as été sage... Nous irons donc demander à ta mère si tu peux aller monter à cheval un petit peu."

Et s'adressant maintenant à Eulalie en lui souriant :

"Merci à vous pour votre accueil."

(les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])

Je vous ferais savoir au plus vite l'avancement de la robe de la demoiselle.

Trainant devant elle un mannequin posé sur des roulettes, la jeune fille entre dans le petit salon. Elle reprend un instant sa respiration, avant d'ajuster correctement la tenue.

Une fois satisfaite de l'effet produit, il ne lui reste plus qu'à attendre le verdict de la demoiselle et de son riche parrain.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Florence ayant malheureusement été rappelée au château Suzanne se chargea de la réception de la robe. Elle sourit en la voyant arriver.

Ceci est parfait ! Merci pour vos service.

Et de lui tendre la bourse d'écus remise par le parrain à cet effet.

Je vais aller l'habiller de ce pas.

Avec un léger sourire, la jeune fille prit la bourse, avec un léger signe de tête de remerciement.

Si vous avez besoin d'aide, ou s'il y a des retouches à faire, il ne faut surtout pas hésiter, je suis là pour ça

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