[Attente signe client]Un p'tit nouveau

Une intuition : cet homme là n'est pas le premier péquin venu. Outre le fait qu'il ne soit pas habillé de haillons, il parle bien et son sourire est celui d'un homme qui a des manières.

- C'est formidable. Voilà une épouse qui a de la chance.

Elle sourit à son tour.

- Je vous en prie, suivez-moi, nous allons nous asseoir, nous serons plus à l'aise.

Et elle, surtout, aura moins mal : la station debout est douloureuse.
Un petit salon est trouvé où des verres n'attendent que d'être remplis et des pâtes de fruits croquées.

- Je vous en prie, servez-vous : on a pour habitude de dire que parler chiffon ne se fait point sans un verre à la main.

Une fois posée, installée, calée, soulagée, elle relance la chose.

- Vous me disiez, donc, une création originale et une adaptation. Je suis tout ouïe.

Et puis, se souvenant qu'elle n'avait point dit son nom, elle corrigea son erreur après avoir remué le nez pour appuyer le fait que la situation l'amusait.

- Ha, je suis Ayena de Talleyrand.

Qu'il sache tout de même à qui il s'adresse.

S'il n'avait pas d'idée préconçue sur ce qu'il trouverait à l'atelier, Wallerand fut agréablement surpris par l'accueil. Oh, certes, il ne s'attendait pas à ce qu'on lui jette des pierres, mais que l'on se montre si enjoué et ouvert de prime abord n'était pas pour lui déplaire. Aussi, ayant suivi la maîtresse des lieux et pris un verre comme elle l'y invitait, confortablement installé, il put lui répondre :

Enchanté, Dame. Wallerand de Beauharnais.

Ceci étant posé, il (r)entra dans le vif du sujet, à l'invitation d'Ayena, par :

C'est tout à fait ça. Je viens donc pour une adaptation de l'un de vos modèles, dont j'ai entendu chanter les louanges - celui qui a été créé pour les noces de Constance de Clèves. Mon épouse porte volontiers des couleurs variées, de préférence du rouge, du bleu et du noir. J'aimerais éviter le jaune, en tout cas. Vous serait-il possible de l'adapter, avec une prédominance de bleu ou de rouge ?

L'autre chose qui m'amène... Il m'est tombé entre les mains un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de quelque noble du Nord, au-delà encore des régions germaniques, et son porteur a consenti à m'en laisser une copie, que voici... Le feuillet fut naturellement tendu, pour donner corps au propos. J'aurais aimé savoir si l'un de vos artistes se sentirait d'humeur à en réaliser une reproduction, pour ainsi dire, dans les mêmes coloris. Et s'il est possible que le modèle demeure exclusif, en couleurs et en coupe. A vrai dire, pour m'être renseigné sur les membres de votre atelier, j'aurais une préférence pour votre style ou pour celui de Sorianne. Et comme je suis un grand casse-pieds devant le Très-Haut (autant le reconnaître, avec un léger sourire, d'entrée de jeu, la Directrice serait prévenue !), j'aurais aimé savoir s'il est possible d'ajouter une gorgerette de toile fine, pour masquer quelque peu sa gorge, éventuellement en gardant le motif des bijoux en broderie.

Prévenue, on a dit. Hé hé. Il faut tout de même avouer que le Gascon, qui avait conservé le parler pointu du Nord malgré son installation dans ce lointain Sud, espérait ne pas dépasser de bornes pour une première commande, et même pour une première venue dans cet atelier. Surtout qu'il se montrait bavard, en prime !

[Désolé pour le délai de réponse... ]

Un hochement de tête, accompagné d'un sourire, vint ponctuer la conclusion d'Ayena. C'était assez parfaitement résumé... Puis, reprenant les points dont il se souvenait, il repartit :

Pour l'adaptation, le même hennin sera du plus bel effet. Vous en avez créé un magnifique, il serait dommage de l'enlever à votre oeuvre.

Pour ce qui est de la création, vous avez parfaitement récapitulé. Selon vos disponibilités et vos envies, je vous laisse voir avec Sorianne... Pour les ornements, privilégiez des pierres précieuses, si vous pouvez vous en procurer. Le coût ne sera pas un problème. A vrai dire, s'il n'y avait pas eu Fontrailles en soutien, il aurait peut-être demandé du verre poli. Mais entre ce Comté et un futur Duché de retraite, Wallerand découvrait ce que la vraie aisance signifiait. Malgré tout, cette entrée fort peu délicate sur le prix n'était pas sans rappeler le milieu dont il provenait et les séquelles que dix ans d'exercice du négoce avaient laissé sur ses manières. Avec un sourire léger, un peu contrit sans doute, il ajouta : Selon ce que vous pourrez vous procurer, bien sûr. Et effectivement, comme vous disiez, un galon serait peut-être plus heureux que des broderies. Je vous laisse juge !

A vrai dire, maintenant qu'ils en étaient là, il ne pouvait s'empêcher de dévisager d'un oeil assez curieux son interlocutrice. Il avait rarement changé d'habitudes en termes de confection, par simplicité plus que par décision mûrement pesée. Et au bout du compte, l'intérêt qu'il éprouvait, autrefois déjà, pour l'art de l'apparence et de la représentation se réveillait doucement, après une période plus sobre. A l'instant où cette réflexion se frayait un chemin dans son esprit, le Beauharnais se souvint d'un détail important. Si important que ce n'était même plus un détail !

J'y pense... Je ne sais pas si vous disposez encore des mensurations de mon épouse, elle a déjà commandé quelques tenues en ces lieux. Elle se nomme Christabella Jauzac. En cas de besoin, je les ai prises...

Et une main s'aventura à la recherche du feuillet sur lequel elles étaient portées, qui avait sans doute glissé tout au fond de quelque poche. C'était toujours comme ça !

( jd wallerand arrete le jeu, puis je récupérer la robe? )

[Oh c'est bien dommage ... Pas de soucis pour récupérer la tenue, elle est faite, il faut qu'elle serve
On archive ce rp du coup? ]

( voui )