Pour qu'elle soit la plus belle !!! - Partie 2

Sujet: Pour qu'elle soit la plus belle !!! - Partie 2 Ven 13 Mar 2015 - 15:43

C'est fatalement ce qui finit par arriver quand on cherche à se rendre dans une partie inconnue aussi vaste qu'est le Département des Enluminures. Ou plutôt ce qui arrive quand on fait son possible pour ne pas être remarqué par l'une des artiste peintre. Artiste peintre... Voilà bien un terme en-dessous de la vérité lorsqu'on parle des artistes qui ont trouvé refuge iceluec.

Et c'est bien pour l'une d'elle que je me suis fourré dans cette aventure. Comment la remercier et lui rendre hommage pour le dévouement et le temps qu'elle sacrifie afin de me complaire, autrement qu'en lui faisant une surprise ? En lui en faisant deux pardi!

La première est déjà en réalisation, me reste plus qu'à lancer la réalisation de la deuxième, mais pour l'heure... Je suis perdu. Oh non.. non, non, non!! Des bruits Bade pas, des éclats de rire, serait-ce elle ? Vite une cache, j'ouvre la première porte à ma vue, à l'opposée des voix qui se rapprochent, et referme silencieusement après avoir pénétré dans une pièce inconnue, sans même un coup d'œil. C'est pas mon genre...

Dernière édition par Malefice le Dim 22 Mar 2015 - 13:43, édité 1 fois

Le Corbeau était dans son atelier, lieu où il n'y avait de place que pour ses œuvres et sa solitude. Cette femme aux longs cheveux noirs de jais, au visage ovale d'un teint opale et des yeux ambrés, avait un regard froid. Sauf quand elle était seule devant son chevalet à peindre des fresques ou portraits de personnes qui venaient en ces lieux pour en faire la commande.

Les épais rideaux étaient pour une fois ouvert laissant les rayons du soleil printanier éclairer la pièce obscure à l'ordinaire. Maléfice était comme à son habitude seule, assise sur son fauteuil pour se reposer un peu. Elle n'était pas du genre à passer du temps avec les autres collaborateurs de l'atelier, ces moments là étaient rares et se résumaient généralement par une discussion sans grande importance pour faire plaisir à certaines malgré que cela ne dure plus guère de cinq minutes.

Ce jour là, assise sur son sofa, elle entendit la porte s'ouvrir. Se penchant légèrement pour voir l'intrus qui avait osé la déranger dans son repos, elle eut la surprise d'y voir un homme épiant par la porte entrouverte, regardant passer ses comparses dans le corridor.
Fronçant les sourcils et frisant du nez, la Ténébreuse s'approcha en silence derrière lui, gardant quand même un espace vital entre lui et elle.

Poings sur les hanches, ses ambres se posèrent sur le dos de cet intrus puis d'une voix sans chaleur:

Je peux vous aider?

Cette voix... Sa voix, celle que j'essaie d'éviter à tour prix, se trouve justement là ou j'essaie de lui échapper. Dame Fortune est contre moi... Mais si la chance me fait défaut, la ruse et le culot suffiront sans doute. Je l'espère... Je me retourne et lui fait face, arborant un sourire non feint, cet imprévu vient pimenter la surprise que je tente de lui faire.

Ma foi, peut-être, si vous savez tenir votre langue.

Je jette un dernier coup d'œil par la porte encore entrouverte, avant de la refermer silencieusement et de lui faire face de nouveau. Ce court laps de temps me permet de réfléchir à toute vitesse, une échappatoire simple et audacieuse qui semblerait assez folle pour être vraie.

Voyez-vous, je tente de faire une surprise à l'une des femmes qui le mérite le plus à mon sens. Une création unique créée par les meilleures. Mais... sans que personne ne soit au courant... les murs ont des oreilles et...

Toute la vérité et rien que la vérité, mais la curiosité va sans doute la pousser à en savoir plus, c'est humain. Alors je saute du coq à l'âne sans qu'elle ne le sache.

Je vous ai déjà parlé de ma jumelle ?

J'agite la main devant moi, comme si je chassait un insecte nuisible.

Bref, je me suis perdu en essayant de ne pas me faire remarquer. Alors, vous allez m'aider ou...

Blasé? Inexpressif? C'était un regard comme ça qui était planté sur Meomaky. Le Corbeau l'avait bien reconnu puisqu'ayant peint énormément pour lui ces derniers temps, mais cela ne changeait rien du faite que là, maintenant, il était un intrus dans son antre. Et étant dans sa tanière et non derrière ce foutu comptoir, la Malefice n'avait aucunement besoin de faire la gentille hôtesse d'accueil.

Sortez, aller faire votre surprise, demandez à Ornice à l'accueil. Je ne peux rien pour vous.

Sans plus de cérémonie, et surtout parce qu'elle en avait rien à carré de ses histoires ou de sa jumelle ou que sais-je encore, sa main blanche se posa sur la poignée de porte... Seulement, lui étant devant, elle n'allait pas non plus le pousser.

Écartez vous... s'il vous plait.

Il n'y avait plus d'espace vital respecté entre eux, la sombre attendait patiemment qu'il s'écarte pour qu'elle puisse lui ouvrir la porte.

Y'a des gens avec des détecteurs, des sortes de radars, implanté dans la cervelle. Ornice, était de ces gens là. Dès que l'on prononçait son nom, dans un rayon de dix kilomètres à la ronde, elle le savait. Alors quand c'était dans son atelier, pensez-donc.

Elle leva le nez de son ouvrage de broderie (une fleur qui devait ressembler à une tulipe et qui allait finir par devenir une rose), fronça les sourcils, et, à l'affut, attendit d'autres indices qui lui signifieraient que l'on avait besoin d'elle.

Écartez vous... s'il vous plait.

Cette soudaine proximité n'est pas faîte pour me plaire, il lui serait si facile de me planter un poignard entre les côtes, faire de mon corps un sujet d'étude pour approfondir ses connaissances sur l'anatomie, le réalisme de ses toiles ne ferait que s'approfondir.

Et comment ne pas le penser face à ce ton dénué de toute chaleur, cette dureté soudaine dans les Ambres sertis dans ce masque d'indifférence... Ma main vient se poser sur la sienne, l'empêcher d'ouvrir la porte dans un premier temps, sortir un éventuel stiletto de sa manche de l'autre.

Faudrait déjà que je sache comment m'y rendre à partir d'ici...
Et tant qu'à faire, vous pourriez simplement m'expliquer comment me rendre dans le coin des couturières. S'il vous plaît...

Elle a fait preuve de politesse, non? Alors j'en fais autant, sans pour autant lâcher sa main. Question d'ordre vital... ou de paranoïa plus simplement.

Mais quelle gaffe! Mais quelle erreur! Elle le savait pourtant que les clients n'avait pas le droit d'accéder à l'étage, sauf s'ils étaient accompagné d'une couturière. Et visiblement, ce n'était pas le cas. Comment celui-ci avait-il pu passer devant elle ? A tout les coup, elle avait encore du s'endormir à son comptoir de l'accueil. Et si tel était le cas, elle allait encore se faire rappeler à l'ordre, ou pire! Etre virée!

Quelle que soit la couturière(ou la peintre), elles avaient toutes horreur d'être dérangée en plein travail sans raison. Elles avaient toute leur petit caractère, et en fonction de celle qui avait été dérangée, la sanction serait plus ou moins dure à supporter.

Se précipitant à l'étage, en faisant le moins de bruit possible dans l'escalier grinçant, elle colla l'oreille à chaque porte, pour essayer de savoir qui avait été sortie de sa concentration.
Aïe! La Maléfice! On allait au devant du pire![/i]

Sa main se retira aussi sec de sous la sienne, comme si elle avait peur qu'il lui transmette la peste, mais c'est surtout parce que le Corbeau n'aimait pas qu'on la touche.

Vous n'avez pas à vous y rendre, vous faites comme tout le monde, passez par l'accueil.

Alors qu'il avait fais un léger pas en arrière, la Maléfice en profita pour ouvrir à la volée la porte qui menait au couloir.
Et que ne fut pas sa surprise quand ses ambres en colère se posèrent sur une Sybille penchée en avant vers la porte de son atelier qui était maintenant grande ouverte devant elle.

Toi... siffla-t-elle courroucée. Méomaky veut commander, bien oui, elle savait comment il s’appelait, ramène le à l’accueil et... ses yeux aussi froid que l'hiver et noirs de colère allèrent de l'un à l'autre... Ne venez plus m'importuner.

Sa voix glaciale laissa à penser que s'était un avertissement, aller savoir ce qu'elle serait prête à faire s'ils revenaient avant qu'elle ne se soit calmé les nerfs.

Vous n'avez pas à vous y rendre, vous faites comme tout le monde, passez par l'accueil.

Elle retire vivement sa main, je me recule d'un pas, prudence prudence... Et tant pis pour elle si la surprise tombe à l'eau. Puisqu'elle veut jouer les têtes de mules sans cœur, qu'elle en fasse les frais. Quoique, quel risque qu'elle s'intéresse au travail d'autrui ? La porte est vivement ouverte et dévoile l'hôtesse d'accueil qui nous espionnait, dans une position incongrue désormais.

Toi... Méomaky veut commander, ramène le à l’accueil et... Ne venez plus m'importuner.

Si ses yeux pouvaient lancer des lames, nul doute que nous ressemblerions déjà à des hérissons l'hôtesse et moi. Raison pour laquelle je me glisse entre elles, m'incline dans une révérence exagérée, sans la quitter des yeux et avec un sourire moqueur sur les lèvres.

Vos désirs sont des ordres... Ma Dame.

La main sur la poignée, je referme la porte sur ses belles paroles, mon pied accompagnant cette dernière pour l'empêcher de la claquer sur nous, au cas où...

La jeune hôtesse rentre les épaules devant l'ire de sa patronne. Elle jette un regard désolé vers le jeune homme

Je suis confuse, tout cela n'aurait jamais dû arriver sans mon étourderie. Je vais prendre votre commande. Après tout, vous êtes venu pour cela, n'est-ce pas?Je n'ai même pas pris votre nom. Je vais vous installer. A moins que vous ne préfériez un de nos salon privés?

Et guidant le jeune homme à travers un dédales de couloirs et boudoirs, ils arrivèrent au fameux comptoir. Reprenant sa place d'hôtesse

Je vous écoute : Que vous faudrait-il? ?

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