[RP] Mes Scènes sont les Vôtres.

Quelle tenue voulez-vous revêtir Monsieur?

Une confectionnée par les ateliers D.E.C.O. de préférence ... Celle que j'affectionne tant. Elle serait mieux dans d'autres fonctions mais je ne peux résister à la tentation.

Ce qui fut dit, fut fait. Ernst von Zweischneidig s'était habillé avec soin. Il ne se souvenait plus du numéro de la tenue. Elle était sienne à présent. C'était tout ce qui comptait pour lui. La voiture fut attelée et amenée devant ses appartements. Le Rhénan pointa son nez dehors. Le froid était toujours assez vif, bien que plus humide, signe d'un printemps qui viendrait tôt ou tard. Depuis le temps qu'il avait rejoint le Sud de la France, il avait presque fini par en oublier la rudesse des hivers sur les rives du Rhin. Il fronça légèrement les sourcils en se rendant compte qu'il commençait à devenir frileux, moins que la plupart mais plus qu'il ne l'avait jamais été. Il plaqua son col contre son cou et pénétra dans la véhicule attelé. Une fois assis, il frappa ses mains gantées l'une contre l'autre pour les réchauffer.

En route et ne traînez pas.

L'attelage se mit en branle et la route commença à défiler par la fenêtre. Ernst passa en mode contemplatif silencieux. Il regarda, sans vraiment le voir, le décor hivernal qui s'effaçait de sa mémoire à mesure qu'il s'y affichait. Quelques temps plus tard, il n'aura su dire combien, les chevaux stoppèrent dans un léger hennissement. Le cocher descendit en faisait se balancer l'ensemble de la voiture. La porte s'ouvrit. Ernst descendit à son tour. La bâtisse, point final de ce périple, se dressait devant lui. Un fin sourire éclaira le visage du blond. Lentement, il avança et pénétra à l'intérieur de l'édifice. Comme tout bâtiment dédié à l'accueil d'un public, un bureau était dédié à la réception des clients. Ni une, ni deux, Ernst s'y rendit et s'y présenta.

Bonjour. Ernst von Zweischneidig. Serait-il possible d'être reçu par la directrice? J'aimerai apporter mon soutien aux ateliers.

Ce matin avait été agité : l'atelier avait reçu un caisson entier de plumes, trois sac de perles de toutes tailles, cent bobines de fil de premier choix, du lin en veux-tu-en-voilà et dix mètres de galons de couleurs or, rouge et bleu. En sus de ses livraisons qui dénotaient sans nul doute le retour du printemps davantage que le temps morne qui sévissait au dehors, Ornice avait du faire face à l'arrivée imprévue d'Ayena de Talleyrand qui s'en venait pour donner à une future mariée sa robe de cérémonie. Bref. Un vrai poulailler, l'atelier.

Alors quand un homme au nom de famille imprononçable se fit annoncer, la jeune vendeuse sut que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

- Bonjour. Oui, c'est possible, vous avez de la chance.

L'histoire du soutien passa à la trappe.

- Suivez-moi.

Quelle idée de se pointer comme ça ! a moins qu'Ayena n'ait été au courant et n'ai rien dit à sa vendeuse ? Pf !
Ornice monte les étages et s'arrête devant une porte où elle frappe.

- Donà ? On demande après vous !

Le tout devant Ernst qui doit bien se demander ce qu'Ornice à avaler de travers. Mais c'est pareil.

Donà ? Mais Ornice pétait un cable, aujourd'hui ! Il avait déjà fallut lui faire compter deux fois les bobines parce qu'elle était incapable de se concentrer ne serait-ce qu'un quart d'heure... Etrange. Elle avait du se lever du pied gauche.

La Baronne Ayena de Talleyrand, Directrice de DECO s'extirpa du fauteuil où elle paraissait en attendant sa cliente, attrapa sa cane et s'en alla elle même ouvrir la porte du petit salon.

- Merci Ornice.

Hop, renvoyer la vendeuse à la clientèle. Pour un peu, elle allait exploser sous peu, sinon.

- Excusez les manières de notre vendeuse...

Ha ! Pas de nom.

- ... Monseigneur. Il doit y avoir de l'orage dans l'air.

Elle s'efface pour le laisser entrer.

- Je vous en prie.

Ayena referme la porte et s'en retourne à son fauteuil en boitant et ce malgré l'appui de sa cane.
Dans un coin, son fils joue. Il a levé la tête à l'entrée de l'homme : il n'aime pas trop les hommes qui s'approchent de sa mère. Pour le coup, intimité, il se lève et court jusqu'à sa maman qui le hisse sur ses genoux.

- Prenez place je vous en prie. Je ne puis pour ma part rester debout.

Il est toujours délicat devant des gens qu'elle ne connait point de s'asseoir sans attendre. Mais la douleur de sa hanche lui a appris à se fiche des regards étonnés voire choqués. Tant pis.

- Votre venue n'est sans doute point sans raisons.

Ernst pensa la tête légèrement sur le côté devant l'énervement apparent de l'hôte d'accueil ou, du moins, de celle qu'il pensait l'être. Sans plus se formaliser, il la suivit de bon gré. Les étages furent gravis sans un mot. Ernst en profita pour mettre sa curiosité naturelle à profit et laissa son regard se balader le long des murs. Sans trop tarder, le binôme s'arrêta devant une porte. Ernst apprit, peu de temps après, que la jeune femme se prénommait Ornice. Il la regarda s'en aller en lui adressant un léger mouvement de tête.

Sur l'invitation de la directrice, Ernst pénétra dans le bureau. Devant le manque qu'avait laissé la vendeuse, le Rhénan cru bon de préciser :

Ernst von Zweischneidig.

Ernst s'installa et ne se formalisa pas plus que la directrice s'assoit avant ou après lui. La douleur, en tant qu'ancien combattant, il connaissait. Il avait bien noté le soutien de la canne. Lorsque le fils, qui jouait non loin, vint s'installer sur les genoux de sa mère, Ernst se mit à sourire. La scène lui rappelait lorsque sa propre fille venait sur ses genoux. Les choses sérieuses semblaient être amenées à commencées. Effectivement, il n'était pas venu sans raison.

Je suis venu, tout d'abord, pour vous féliciter pour le travail de votre atelier. Je dois avouer que je n'envisage pas de passer commande ailleurs. C'est d'ailleurs, sur le fond, l'objet de ma présence. J'aimerai pouvoir contribuer, de quelque manière que ce soit, au travail de vos artistes. J'ai beaucoup d'argent et j'imagine qu'un atelier tel que le vôtre doit nécessiter une trésorerie plus que solide. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, hors finance, je suis également prêt à faire le nécessaire.

Ernst von Zwei-chin-digue. Oua. Ca c'était du patronyme. A côté, celui de Talleyrand était plus simple à porter et à dire. Et puis, il semblait savoir à qui il avait affaire. Alors elle ne l'importuna point de son propre prénom. Fastidieux.
La jeune femme, tout en caressant la tête de son petit brun de fils, se demanda ce que ce nom là lui disait. Elle avait beau avoir mille occupations du genre qui prennent du temps et qui tiennent éloignées loin de Paris, elle réussissait parfois à s'en échapper, preuve en était ce jour d'hui. Ainsi, en jeune femme curieuse, elle se tenait au courant de ce qui lui semblait intéressant. Le nom du futur roi, par exemple. Car depuis qu'elle avait oeuvré à la Maison Royale, cela lui importait : ne l'avait-elle d'ailleurs quittée à cause d'une mégère ? La Male Mort ? Alors oui. Se faire une opinion du futur Souverain lui importait. Au cas où elle aurait à le vêtir, par exemple. Et celui-là, elle s'en souvenait, était candidat à l'élection.

Elle écouta en hochant la tête. Recevoir des compliments était toujours bon pour les troupes.
Elle écouta en souriant. Recevoir de l'argent était toujours bon pour le capitaine.

- Nous vous remercions sincèrement et ce au nom de tous les artistes oeuvrant icy. Qu'un client nous confie n'avoir que DECO comme fournisseur est toujours très satisfaisant.

La Chouette regarda l'homme. Insidieusement, elle se demanda si c'était là une tentative politique pour récolter des voix : à l'aube d'une élection, tout était bon. Mais, sincèrement, elle s'en fichait. Qu'il devienne Roi et elle deviendrait sa Couturière, gagnant en renommée. Qu'il perde les élection et elle garderait sa bourse. Elle était gagnante, quoi qu'il en soit. Elle, au nom de l'atelier, s'entendait...

- Je dois vous faire une confidence : vous êtes le premier homme à vouloir contribuer à l'ouvrage des artistes qui sévissent à DECO.

Et c'était vrai. Les autres mécènes n'étaient que des femmes, qui n'avaient jamais formulé aussi concrètement que monsieur von Zwei-chin-digue leur volonté d'aider à l'épanouissement de l'art. Ce n'était que des habituées, qui, par la force des choses, étaient devenues hôtesses.

- Et c'est un véritable honneur, Ernst, si je peux vous appeler Ernst.

Elle sourit.

- Aucun doute qu'entre nos murs, votre argent sera fort bien utilisé.

D'ailleurs, pourquoi avait-il tant d'argent ? Il n'avait pas donné ses titres. Et Ayena n'avait pas en tête le dossier de ce client qui se disait assidu.

- Hors finance, un atelier a besoin de renommée, pour se perpétuer. Ce n'est certes pas grand chose à vos yeux, sans doute, pour nous, c'est la base de notre... commerce.

Même si elle n'aimait pas le mot de "commerce", qui impliquait du travail alors même qu'elle était noble.

- Ainsi, porter du DECO, garnir vos possessions de créations qui sortent d'ici, serons autant de marque de votre... Admiration.

La jeune femme replace une de ses mèches brunes derrière sa coiffe.

- A ces termes, souhaitez-vous, Ernst, devenir mécène de notre atelier ?

Le visage d'Ernst évoluait de sourires en hochements de tête. Ainsi donc, il était le seul homme à vouloir contribuer à la renommée et à l'essor de D.E.C.O. Il fut assez surpris de savoir qu'Enguerrand, ami et suzerain, n'en faisait pas partie. D'une certaine manière, ça lui allait bien comme ça. Il serait le premier homme. Il regarda ensuite la directrice en penchant très légèrement la tête sur le côté.

Appelez-moi Ernst, je vous en prie. Comment dois-je vous appeler?

C'est vrai quoi, il ne savait même pas. Il n'avait eu droit qu'à un "Donà" de la part de sa guide agacée. Peut-être aurait-il droit à plus d'informations cette fois-ci. Elle lui affirma que son argent serait bien placé, il n'en doutait pas. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il souhaitait le placer ici.

Croyez bien que je connais l'impacte que peut avoir la renommée sur un commerce. Je suis issu d'une longue lignée d'armateur et négociants en tout genre. Je profite de mon récent statut de comte pour me reposer un peu. Je suis surtout devenu gestionnaire de la fortune dont j'ai hérité en fait.

En ce qui concerne vos termes, ils sont les miens. Je me ferai une joie et un devoir de porter vos créations dans les moindres de mes déplacements. Si je peux être votre porte-étendard en public, je le ferai avec plaisir.

Sujet: Re: [RP] Mes Scènes sont les Vôtres. Lun 3 Mar 2014 - 15:47

- Ayena.

Elle sourit. Elle apprécia la façon dont il lui avait demandé son nom. Il était galant, lui, c'était sûr.

- C'est donc entendu. Devons-nous faire un contrat ou partons-nous du principe que DECO fera toujours de son mieux pour vous servir, et ce avec une priorité sur ses autres clients ?

Pour sa part, elle trouvait les contrats pénibles... Mais ils étaient à la mode. Pour le moindre petit doigt à lever, il fallait rédiger, sceller, publier. Une tristesse de l'époque qui se perdait dans l'administratif.

- Nous vous offrons aussi, en gage de notre remerciement, une confection originale par an, en totale exclusivité.

Et ça, ça n'était pas peu offrir : confectionner une tenue prenait du temps, autant dans le dessin du patron qu'ensuite dans la couture. alors quand on ne pouvait plus, ensuite, ré-utiliser la patron, c'était une perte sèche. Voilà pourquoi les exclusivité totales coutaient extrêmement chères.

- Puis-je vous demander franchement combien vous souhaiter allouer à l'atelier ?

Parler d'argent était toujours délicat et Ayena goutait peu cela. Mais, c'était un peu inévitable.. Comme les contrats.

Sujet: Re: [RP] Mes Scènes sont les Vôtres. Sam 8 Mar 2014 - 11:29

Ernst regarda son interlocutrice et réfléchit pendant de brèves secondes. Les contrats, il en avait l'habitude. Cependant, il avait plus encore l'habitude des accords oraux.

Partons du principe que c'est accord entre nous. Les contrats les plus bénéfiques ne sont pas nécessairement écris. Je vous fait confiance. Une exclusivité par an, c'est parfait. Ce contrat me va. Pas besoin d'en faire une indigestion écrite.

Ernst afficha un léger sourire avant de continuer.

La fortune de ma famille me permet de pouvoir vous allouer une somme qui peut se compter en milliers d'écus par an. J'ai déjà dépensé des sommes pharaoniques en entretien d'armée, entre autre, je peux bien faire de même pour des intérêts moins violents. Ca me changera et j'aime autant.

Sujet: Re: [RP] Mes Scènes sont les Vôtres. Lun 24 Mar 2014 - 11:58

Ayena joignit ses mains, satisfaite. Ils étaient sur la même longueur d'onde.

- Parfait ! Une exclusivité, quand vous voudrez, par qui vous voudrez. Pour les versements, partons sur un par saison, si cela vous convient.

C'était tout bénef. Rien de tel qu'un vrai mécène bien riche pour voir un atelier décoller.

- De mon côté, je m'occupe de faire savoir à nos clients que vous êtes l'un de nos plus généreux mécènes.

Sourire sincère.

- Peut être auriez-vous en tête une idée de tenue, pour conclure notre accord ? Celle-ci vous serait offerte, bien entendu.

Ernst se mit à réfléchir à la question, un léger sourire aux lèvres. Une tenue exclusive dont la commande serait prise des maintenant. Ca méritait bien un temps de réflexion. Plusieurs images lui passèrent en tête, des plus communes aux plus farfelues. Il repoussa les plus excentriques pour l'heure. Le rhénan était plus adepte de la distinction discrète. Puis, une idée lui vint.

Hé bien, j'ai pour projet la navigation. J'ai besoin d'étendre mes activités dans ce domaine. Si vous avez des tenues en rapport, je suis preneur. Celle que m'avait faite Elisel était parfaite. J'aime beaucoup ce style.

Après un petit temps, il reprit.

Un versement par an, ça me convient. Je vous ferai parvenir le premier dans les plus brefs délais, quelques jours tout au plus.

Ayena attendit patiemment que l'idée fasse son chemin dans l'esprit du mécène. Elle aimait ces moments là, lorsque le clients, se réjouissant à l'idée d'une nouvelle tenue, voit mille images ui traverser l'esprit. A cet instant là, très précis, l'on voyait passer sur les visages des traits révélateurs des personnalités : elle en était persuadée. Car l'âme, parfois, transparait.

- Une tenue d'explorateur, alors ?

Elle s'enthousiasme. Déjà, des modèles, images mentales, s'imposaient à elle : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ou [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

Quant au règlement, elle avait dit un par saison, il disait un par an... On s'en fichait. Du moment qu'il payait !

Ernst acquiesça en souriant.

Une tenue d'explorateur, ça me semble parfait.

Apparemment il avait mal entendu quant aux termes des versements. Peu importait en définitive, un versement par mois aurait tout aussi bien été dans ses cordes. La directrice de l'atelier aurait bien l'occasion de lui rappeler les termes exacts du contrat oral.

Ernst se leva. Il préférait laisser les artistes travailler en toute quiétude. De même, lui avait des dispositions à prendre quand à sa propre part.

Je vais vous laisser. Vous avez beaucoup de travail. Je vais de ce pas contacter mon notaire afin qu'il s'occupe de mettre les sommes nécessaires à votre disposition.

» « M'dame la Bailli, ce sont des frais de représentation! »