[RP] Mes sous ? Je fais du shopping avec !

-Le Bonjour Dame Couturière.

Il lui semblait l'avoir entraperçu quelque part, là où la Démesquine allait du temps où elle habitait encore le Royaume, mais faute de se souvenir où, elle ne s'hasarda pas à coller un nom voire un titre à la femme qui se trouvait face à elle.
La couturière lui proposa une place auprès du feu et un sourire aurait pu illuminer le visage de la Gorella si la possibilité qu'elle puisse sourire était envisageable. Elle savait le faire, avec Elsaria, avec César et Hélène peut être aussi, mais assurément pas avec les autres gens.

-Diable oui ! Il fait un froid sans pareille dehors. Je n'ose imaginer ce qu'il en sera en janvier... Sans doute serais-je gelée sous une épaisse couche de glace.

Elle n'était pourtant pas Marseillaise, juste une femme du sud, mais elle avait aussi tendance à exagérer dans ses propos, surtout lorsqu'ils concernaient la température.

Une fois approchée de l'âtre, elle répondit enfin à la première question, la plus intéressante en soit.

-Et, à dire vrai, j'aurais souhaité commandé deux tenues. L'une pour mon époux & l'autre pour moi même. Ce sont deux adaptations, que j'ai pu voir dans le catalogue de la Baronne de Beaune-en-Gâtinais. Mais j'avoue que j'aurais besoin de quelques conseils pour... heum... Accorder ? Une coiffe avec la tenue que j'aimerais pour Antonio.

Cette jeune femme n'avait pas tout à fait tort en lui indiquant de se commander un mantel. Elle n'y avait pas vraiment songé, puisqu'elle réussissait encore à se contenter de son manteau actuel. Mais à y bien réfléchir, c'était vrai qu'il commençait à se faire vieux ce manteau.
Elle fut tirer de ses réflexions par l'arrivée de la couturière.

-Madame la Baronne, le bonjour. dit-elle en joignant elle aussi un léger hochement de la tête à la parole. J'ai en effet consulté le recueil de vos créations & deux d'entre elles ont particulièrement attirées mon attention.

Elle s'écarta un peu de la cheminée afin de ne pas paraître trop encombrante et réellement frigorifiée et puis elle entra plus dans le détail de sa demande. Il fallait bien se lancer un moment ou un autre de toute façon.

-Commençons par mon époux si vous le voulez bien. C'est, en soit, la commande la plus importante en terme de temps. Du moins, j'espère avoir vu suffisamment large pour vous, pour dans un mois environ ? Croyez-vous que c'est envisageable ?

Elle préférait poser la question avant d'aller plus loin. Si la couturière était overbookée et avec un carnet plein jusqu'en janvier, il faudrait qu'elle trouver une autre idée de cadeau.

Si c'était son genre, elle aurait sautillé niaisement tout en frappant dans ses mains tant la nouvelle qu'elle venait d'apprendre lui faisait plaisir : elle n'aurait pas à réfléchir à une autre idée de cadeau d'anniversaire. Elle se contenta alors d'un simple sourire en coin qui tirait tout de même vers le sourire à peu près normal.
Par contre, la couturière lui posait là une bien belle colle concernant les tissus. S'il y avit bien une chose dans laquelle elle n'avait aucune compétence, c'était bien celle là. Elle improviserait.

-Si j'ai un jour une demande de création à vous faire parvenir, soyez bien sure que je n'imposerais aucune limite de temps. Moi même je n'aime point travailler sous la pression de la date.

Pour réfléchir, elle avait besoin de la copie de la tenue qu'elle voulait, alors elle la sortie de son sac et la déroula sur la table.

-Alors, j'aurais aimé ce modèle, le vingt-sixième. Avec le mantel s'il vous plaît. Pour les matières et bien... Quelque chose de chaud, je pense qu'il le portera cet hiver*. Concernant les couleurs, du violet foncé, du noir et... peut être plutôt du doré, je crois me souvenir qu'il n'aime guère l'argenté. Pourtant moi je préfère.

Pause. La ça se corsait.

-Et comme je le disais à la jeune femme plus tôt. J'aurais besoin de vos lumières. Je ne sais trop quelle coiffe de votre catalogue s'accorderait bien avec l'ensemble. La cinq, ou la sept, ou bien peut être que rien ne va, je ne sais point. Si rien ne va, il mettra sa couronne de seigneur**. Il adore la porter de toute manière.

Elle redressa la tête afin de regarder la couturière.

-Je suis sure que ce que vous ferez sera parfait, Madame. Et je ne pourrais qu'être d'accord avec vos choix, vos goûts concernant l'accord des genres doit être bien meilleur que le mien !

[*Si c'est possible, un modèle avec le mantel et un autre avec exactement les mêmes couleurs mais avec la cape en plus. Sinon juste sans la cape ce sera déjà bien

**Si rien ne va, alors mettez la couronne de seigneur sur sa tête. Il se sent tout nu sans sa couronne

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]]

Parce qu'elle avait l'habitude de guetter les moindres signes sur le visage des personnes en face d'elle, la baronne aperçut le sourire qui étira les lèvres de la Dame. Sourire timide, fugace, mais elle souriait, c'était le principal.

Elisel se rapprocha de la cliente quand celle-ci sortit une copie de son catalogue, et écouta avec attention ses recommandations, griffonnant au passage quelques notes.
Sur le côté du croquis, quelques chiffres ressemblant à des mensurations, elle les recopia également, après un instant de pause. Elle connaissait les mesures de toutes les personnes pour qui elle avait confectionné une tenue... Et ces couleurs...

N'ai-je pas déjà travaillé pour votre époux ? J'ai fait livrer un jour une tenue violette et grise, accompagnée d'une cape, dont les mesures correspondraient assez à celles que vous me fournissez. Le seigneur ne voulait pas de coiffe, mais garder sa couronne...

Elle était vieille cette tenue, une des premières de son catalogue. Mais Elisel n'avait aucun idée de la personne qui lui avait passé commande à l'époque. Et la Dame en face d'elle ne lui rappelait pas de souvenir particulier. En tant que couturière, elle se souvenait plus des tissus manipulés que des personnes qui les portaient.
Mais enfin, c'était il y a longtemps, et la tenue était à réaliser maintenant. Ce n'était pas en rêvassant qu'elle allait se faire... Retour au présent.

Je partirai sur du velours, donc. Avec, pourquoi pas, une cape fourrée ?

Concernant la coiffe, avec le col assez haut du mantel, j'ai peur que le tissu retombant de la 7 ne soit gênant.
Peut-être que la coiffe 5 irait, j'avoue ne jamais en avoir livrée avec cette tenue. Mais un chapeau à bec serait peut-être d'un bel effet également.

Et de dessiner à côté de la tenue une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de la coiffe à laquelle elle pensait.

Qu'en pensez-vous ? Puis-je tester ?

La Manille haussa légèrement un sourcil, en guise de réflexion. Serait-elle somnambule et aurait-elle passé une commande dans son sommeil ? C'était bien possible vu comme la Démesquine aimait passer des heures devant sa malle à choisir la tenue qu'elle allait mettre pour la journée. Mais cette tenue grise et violette, elle ne se souvenait vraiment pas l'avoir eue dans les mains et elle n'avait pas du tout le souvenir d'avoir vu son époux porter cette tenue.

Le yeux de la jeune femme virèrent au rouge. Une amante ! Il ne pouvait s'agir que d'une amante. Ou d'un homme qui ressemblait étrangement à son époux jusque dans l'envie de porter sa couronne de seigneur plutôt qu'autre chose.
Ne voulant pas alarmer la baronne couturière, elle tenta de reprendre son sang froid même si celui ci bouillonnait à l'intérieur.

-Du velours, ce sera parfait oui. La cape fourrée... Je lui emprunterais bien souvent à mon humble avis ! C'est une bonne idée ma foi.

Et elle la garderait si cette histoire d'amante se confirmait. Il faudrait qu'elle mène une enquête plus approfondie une fois de retour chez elle.
D'un oeil intéressé elle regarda l'esquisse de coiffe qu'imaginait la couturière avec la tenue. Elle, cette coiffe lui plaisait. Mais qu'en serait-il de son époux ? Il avait tendance à être difficile...

-Et bien. Moi j'aime beaucoup. Si ce cadeau n'était point une surprise j'aurais bien demandé à mon époux son avis parce qu'il est assez difficile, mais... C'est une surprise comme vous vous en doutez. Je vous dirais bien de tester moi oui.

-Oui, mais je ne voulais point vous faire travailler pour peut être rien. Enfin, un autre client aimerait peut être cette coiffe si lui non.

Elle se calmait petit à petit. Elle le devait bien de toute manière, elle n'allait pas faire un scandale sur une amante qui n'existait peut être pas. D'autant que la pauvre couturière semblait confuse et essayait de se rattraper tant que faire se peut. La Gorella lui accorda un sourire en coin légèrement forcé, histoire de la rassurer un peu.

Elle n'eut pas le temps de lui répondre qu'il portait effectivement les cheveux longs que la couturière enchaîna sur la suite de la commande. C'était la meilleure chose à faire en effet. Elle avait tout de même noté dans un coin de sa tête : fouiller les malles d'Antonio le jour où je retournerais à Fraize.

-D'ailleurs, je la prendrais, la coiffe, si elle ne lui plait point. Je suis sure qu'elle ira avec la tenue que je souhaite vous commander pour moi.

Sortant une nouvelle copie du catalogue de la couturière, la Démesquine expliqua ce qu'elle voulait.

-Celle ci, la soixante-douze. Dans les teintes violettes également, et peut être plutôt noir pour les bottes du coup... Je ne sais si le marron s'accorde bien avec le violet. Le haut plus clair que le bas. Les matières n'ont point besoin d'être très nobles, j'irais aux entraînements de l'Ordre avec !

[Mais suite à un changement de RP pour ma poupée -survenue entre temps-, je n'ai finalement plus besoin de la tenue. Donc je finis le RP que j'avais commencé parce qu'il est antérieur à ce qui est survenu, mais ça ne sert à rien de la faire du coup . Juste la tenue pour l'époux !]

Y réfléchissant encore, elle regarda la tenue qu'elle voulait sur sa feuille et pencha légèrement la tête sur le côté.

-Vous avez raison. Marron ce sera très bien.

De toute façon, qu'est-ce qu'on s'en fiche du raccord des couleurs quand on a les deux pieds dans la boue ?

-Oh non, je reviendrais ici. Vous n'aurez qu'à m'envoyer une lettre me demandant de revenir lorsque les tenues seront prêtes. Je m'empresserais d'arriver pour admirer tout cela.

Un léger sourire en coin de la Manille, elle aurait trop peur que le coursier se perde avec sa tenue si on lui envoyait chez elle, ou qu'il se la fasse voler tant les brigands couraient les rues en Franche Comté. Alors elle préférait revenir, au moins elle pourrait voir la tenue avant tout le monde -sauf avant la couturière évidemment-.

-En tout les cas, je vous remercie par avance. Je n'ai rien d'autre à vous demander Madame la Baronne.

Le sourire de la couturière semblait emprunt d'une légère tristesse. Si la Démesquine connaissait les douleurs musculaires causées par la couture, elle aurait probablement compris pourquoi, mais l'ex-Bourgogne ne connaissait que la peinture et autres fusains.

-Je vous remercie grandement & vous souhaite une bonne fin de journée. Je m'impatiente déjà de revenir vous voir.

Elle hocha elle aussi la tête afin de la saluer avant de recupérer son attirail "pare-grand-froid". Son visage s'accorda une légère moue. Il fallait qu'elle retourne dehors, là où il faisait froid et même très froid. La couturière ne voulait pas retourner à ses perles, et elle ne voulait pas retourner à son vent qui vous gelait jusqu'à la pointe des orteils. Si elle le pouvait, elle aurait bien proposé à la baronne d'échanger, mais elle doutait fortement du résultat du brodage des perles...

Et la Démesquine reçut bien la missive de la part de la couturière à qui elle avait passé commande un mois plus tôt, mais ce ne fut malheureusement pas elle qui se déplaça jusqu'à l'atelier, dans lequel elle serait pourtant bien allé si son état le lui avait permis.
Depuis peu, elle était clouée au lit, fiévreuse, boutonneuse, en souffrance, sa fin était si proche qu'elle n'espérait qu'une chose : qu'elle arrive.
Ainsi donc, ce fut Opportune, fidèle domestique de la Manille, qui se rendit à l'adresse indiquée dans la lettre, et qui se présenta en lieu et place de sa maîtresse, avec une somme d'écus qu'Arambour avait jugée suffisante pour la tenue.

-Bonjour Madame la Couturière, c'est Madame Arambour qui m'a envoyée à sa place pour récupérer la tenue de son époux. Elle s'excuse de pas pouvoir venir en personne parce qu'elle aurait bien voulu. Mais son état la contraint à rester au lit...

Elle n'y connaissait rien à la couture, alors elle ne pouvait que trouver la tenue sur le mannequin très belle et très bien faite. De toute façon, on lui avait demandé de la ramener quoi qu'il arrive, parce que plus tard, il serait très certainement trop tard.

-Madame de Fraize m'a donné des écus pour payer la tenue, mais elle ne savait pas combien en mettre, et moi je ne sais pas compter Madame.

[HRP : C'est nickel ! Merci beaucoup beaucoup, et Joyeux Noël ]

Ce ne fut pas la cliente attendue qui arriva, mais la fidèle domestique.
Elisel la salua poliment, écouta l'explication et s'inquiéta de l'état de santé de sa maîtresse.

J'avais vu qu'elle avait froid, le mois dernier. Cela se serait aggravé ? J'espère qu'elle s'en remettra bien vite, il serait dommage de commencer l'année alitée.

Tout en prenant des nouvelles, la couturière s'activait. C'était les fêtes pour elle aussi, et si elle voulait se ménager un peu de temps... En quelques mouvements, le mannequin fut déshabillé, les vêtements pliés, la cape enroulée soigneusement autour, puis le tout empaqueté de toile cirée pour protéger du mauvais temps.
Enfin, elle tendit le tout à la visiteuse.

J'espère que cela plaira à la Dame, et à son époux...
Il y en aura pour 500 écus. La bourse que vous tenez là me semble peut-être même trop bien garnie.

Puis-je ? demanda-t-elle en désignant le petit sac de tissu.

[Bonne année. ^^]

La domestique sourit tristement en entendant la couturière s'inquiéter ainsi de l'état de sa maîtresse. Elle se sentait moins seule dans cette situation. Néanmoins, elle lui répondit, en toute franchise.

-Je crois que ma maîtresse n'aura pas la chance de voir arriver la nouvelle année Madame.

Ne souhaitant pas du tout alarmer la baronne en expliquant de quoi était atteinte la Manille, elle préféra ajouter, pour qu'on ne lui pose pas trop de question, bien qu'elle en avait déjà trop dit :

-Le froid aura été vraiment trop rude pour elle cet hiver, en effet.

C'était un mensonge que le Très Haut lui pardonnerait certainement. Il valait mieux cacher que sa maîtresse avait très certainement attrapé la peste, comme tous les gens du village.
Opportune tendit la bourse qu'elle avait entre les mains à la couturière lorsque celle ci lui demanda, et en échange elle récupéra avec soin la tenue bien empaquetée.

-Elle m'a dit que vous deviez tout garder, que s'il y avait trop ce serait pour vous remercier d'avoir travailler pour elle juste avant les fêtes et que vous pourrez acheter des cadeaux pour vos enfants, si vous en avez.

Dedans, la Gorella avait mis 800 écus. Elle avait vu vraiment très large ! Mais on savait jamais avec la couture, et il valait mieux mettre trop que pas assez, non ?